Le jeune intermittent et moi

Je tiens d’emblée à préciser que je n’aime pas les régimes alimentaires, en fait, je suis plutôt anti-diète. Pourquoi ? J’en ai vu passer : ingérer des pamplemousses pour supposément faire fondre le gras, Montignac, avaler des pilules dites naturelles qui ont le mérite de ne donner que le va-vite, kéto, paléo, bref, ça finit souvent par un poids yoyo.

J’ai aussi frôlé un trouble alimentaire plus jeune sans oublier que j’ai fait attention à tout ce que je mangeais une bonne partie de ma vie. Pas drôle de n’avoir que les calories en tête lorsque la bouchée approche les babines.

En raison de tout cela, il y a quelques années, j’ai arrêté de me peser, j’interdisais même à mon doc de me dévoiler mon poids, me refusant à entreprendre à nouveau la valse des régimes. Je voulais enfin éprouver du plaisir à manger, sans regret. Après tout, je suis sportive, je devais bien brûler toutes ces calories ingérées. Vous me voyez venir.

Mes premiers soupçons ont été soulevés lorsque j’ai commencé à changer de taille de vêtement. Bah. Normal avec la ménopause et le fait que je travaille à l’ordi. Un peu de rembourrure protégera bien mes os en cas de chute, ce sera utile. Puis, il y a eu ces brûlements d’estomac, mais certains antiacides sur le marché ont un bon goût de bonbons, pas folles les pharmaceutiques. Des migraines ophtalmiques. De la haute pression. Bref, les petits bobos s’accumulaient.

Visite annuelle chez mon doc (suis au privé, comme 800 000 Québécois, mais il est bien gentil, il y a au moins ça). Je ne le reconnais pas.

Monsieur le gentil docteur, vous avez bien changé ??? Sa réponse : « J’ai perdu 10 kilos ». Je l’aimais bien rondouillard mon médecin, il aurait été mal placé pour me faire des reproches. Mais bon. Je venais de magasiner pour un maillot de bain (horreur), je lui ai donc demandé comment il avait réussi à perdre ses kilos.

Le jeune intermittent, madame.

À mon désarroi, il m’a alors demandé de perdre un maigre 2 kilos. Moi, l’innocente qui refusait de connaître son poids, je lui ai dit : « C’est tout ce que j’ai à perdre ? » Petit sourire en coin, le coquin, « Commencez par perdre 2 kilos, ce n’est pas facile, at après vous verrez ».

Pour tout dire, j’avais commencé à faire attention avant ma visite médicale annuelle, le fameux maillot de bain fut l’élément déclencheur. Mon but n’est pas de me transformer en pin-up, je suis une grand-maman après tout, mais je veux vivre vieille et en santé. Je me suis donc renseignée sur le fameux jeune intermittent.

Oui, les influenceurs et les vedettes de ce monde le pratiquent, ce qui n’est rien pour me convaincre, il y a tellement de conneries sur Internet. Par contre, mon doc l’a adopté. Mon infirmière de fille en parla à la clinique où elle travaille, et plusieurs médecins lui avouèrent qu’ils le pratiquaient. J’ai donc plongé, optant pour sauter le petit-déjeuner cinq jours par semaine, ce qui me semblait plus facile.

Ce billet n’est pas du tout pour vous convaincre de faire comme moi. Et notez que j’ai parlé à mon médecin avant, ce que vous devez impérativement faire avant d’opter pour le jeune intermittent. Il n’est pas pour tout le monde, surtout si vous êtes diabétique. Bref, je ne le conseille pas à moins d’avoir un avis médical. De plus, le jeune intermittent doit devenir un mode de vie, alors c’est un pensez-y-bien.

Il y a des plus et des moins. Certaines personnes pensent qu’elles pourront se gaver pendant la période où l’on peut manger. Il faut se sortir ça de la caboche. Il est nécessaire de manger de façon à combler ses besoins nutritifs (pas plus) et de faire de l’exercice. Vous ne devez pas avoir d’illusion, car il n’y aura probablement pas de perte de poids sinon.

C’est d’une grande simplicité. Fini le comptage de calories ou de points ou les combinaisons compliquées. Je me demande pourquoi je n’y avais pas pensé avant. Ça ne coûte rien. Pas besoin d’acheter certains produits qui n’ont rien de miracle, il faut bien se l’avouer.  

Mais les kilos fondent lentement. Selon moi, il est important de se garder des journées de triche, sinon, on lâche tout. Le premier mois est difficile. Notre corps nous dit qu’il a faim, surtout le matin dans mon cas. Mais il est bien fait ce corps, car il finit par s’habituer et après un mois, on ne ressent plus autant la faim, pour finalement ne plus la ressentir.

Pendant ma marche matinale, j’étais légèrement étourdie le premier mois, plus maintenant. Je prends un café le matin avec un nuage de lait et si mon estomac gargouille, je vais marcher ou au gym. L’activité physique est pour moi un coupe-faim, mais ce n’est pas le cas pour tout le monde.

Après 3 mois, les kilos ont fondu (je me pèse maintenant), mais ne me demandez pas combien, c’est perso ça. Oui, il m’en reste encore à perdre, ça prendra le temps nécessaire. Je m’offre des plaisirs gustatifs la fin de semaine, je bois du vin et je mange au petit-déjeuner les samedis et dimanches. Lorsque j’aurai atteint mon poids santé, je continuerai à pratiquer le jeune intermittent probablement trois jours par semaine.

Et surtout, je me sens mieux, c’est franchement ce qui est important. Vieillir a peut-être changé mon optique sur les régimes : ce n’est plus une question d’apparence, mais de santé. Et c’est mieux et plus sain comme ça. En tout cas, c’est mieux pour moi. Encore une fois, parlez à votre médecin avant d’adopter le jeune intermittent. Ce n’est peut-être pas pour vous.

Anick

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