Une revue de restos

Photo tirée de la page FB du resto La Belle histoire

Depuis ma dernière revue de restos, un bout de temps s’est écoulé. C’est qu’en raison du blogue et de mon livre de recettes, je cuisine en quantité industrielle ce qui me laisse peu de loisirs pour essayer des restos. Et puis, il y a aussi que je cuisine bien, et j’ai toujours un peu peur d’être déçue et de payer pour l’être en plus !

Mais voici une liste de quelques restaurants essayés dernièrement avec mes observations et ce que j’en pense honnêtement. Certains sont dans les Laurentides où je passe une bonne partie de ma vie, un dans mon 450, parce que c’est franchement rendu désagréable et digne d’aliénation mentale de se rendre dans le 514, et les autres à Montréal où j’ai osé me déplacer malgré les chantiers. Bonne lecture !

Anick

La belle histoire (Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson)

Vous dire comme j’étais heureuse quand ce resto a ouvert ses portes dans mon patelin et dans l’ancien Bistro à Champlain, c’est que la fermeture de celui-ci avait laissé un gros vide au cœur du village. Repris en main par un couple doué (chef et sommelière) ayant fait ses classes dans d’excellents restos de la métropole, chéri et moi avons été charmé par l’endroit et le contenu de nos assiettes.

Le chéri en question a opté en entrée pour un plat de pétoncles presque crus, en fait cuits par un simple bouillon. On fait peu dans le cru, lui et moi, et c’est notre problème, donc ce plat lui a moins plu. Sinon, mon entrée de mozzarella était un pur régal, pareil pour mon plat de cavatellis à l’agneau (bonne idée d’ajouter du crunch) et mon conjoint a adoré son assiette de bœuf.

L’ambiance est très agréable, la musique ne casse pas les oreilles comme dans plusieurs restaurants, le service est courtois et même parfait.

Le menu est court, mais le chef le change régulièrement, ce qui pour les gens du coin est tout de même important (qui veut manger la même chose tout le temps ?).

On y retourne ? Absolument !

La belle histoire, 75 Chemin Masson, Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, Québec, 1 450-228-1595

Jerôme Ferrer, Europea (Montréal)

J’ai eu l’immense chance de fréquenter le premier Europea à plusieurs reprises en raison de mon ancien travail. Et parce que j’y suis allée souvent, je trouvais lors de ma dernière visite que le « wow » des premières années n’y était plus.

Jerôme Ferrer est un des plus grands chefs de la métropole, ce n’est certainement pas moi qui le dis. On ne peut que saluer ses talents culinaires et son flair entrepreneurial. Il fallait tout de même avoir du cran pour déménager le resto et repenser l’expérience des gourmands de A à Z. Et c’est follement réussi.

Comme on y va pour se faire plaisir, chéri et moi avons opté pour la grande expérience. Et s’en est une. Le menu est divisé en 9 scènes, merci à René Richard Cyr, sans compter le prologue et l’épilogue, et l’on tente d’éveiller et satisfaire tous nous sens. Petit conseil : allez au gym ce jour-là et mangez léger le midi pour avoir assez de place pour tout déguster chez le maestro Ferrer, ce serait triste de gaspiller des plats aussi magistraux.

Le resto est magnifique, mais pas snob pour deux sous, on s’y sent bien même si les lieux sont résolument modernes. Les plats sont irréprochables, dénotant une grande maîtrise en cuisine, l’accompagnement en vin, était parfait. Oui, il y a une machine derrière ce resto, mais on sent encore l’artisan, et c’est important pour moi.

Écoutez, j’ai fait des folies pour la bouffe, j’ai mangé dans des restos étoilés ou membres de Relais et Châteaux (comme celui de monsieur Ferrer) lors de voyages (une bonne partie de notre budget y passait). Et j’ai parfois été déçue. Mais pas ce soir-là. C’était une très, très belle soirée.

Merci au chef d’avoir eu le cran de choisir Montréal, celui de se réinventer et d’ainsi nous en mettre plein la vue et les papilles.

Jérôme Ferrer, Europea, 1065, rue de la Montagne
Montreal, QC H3G 0B9
Tél: (514) 398-9229,

Le Westwood (Laval)

La semaine, ma vie se déroule dans le 450 de la couronne nord. L’offre en restaurants à mon goût y est pauvre pour tout vous dire, et Montréal est un chantier qui use la patience des gourmands les repoussant dans les banlieues, faute d’avoir un désir fou de passer 1 heure ou plus dans le trafic pour aller essayer les troquets montréalais.

Attirée par l’ouverture de ce resto appartenant au groupe AS (Jatoba, etc.) j’y suis allée avec une copine un mercredi soir. Après avoir manqué la porte (c’est mal identifié et moi, je suis une taupe qui ne voit presque rien), j’ai enfin trouvé la place (et la porte) !

Les mercredis soirs ne sont certainement pas les plus occupés en restauration. Le service était gentil et attentionné. La bouffe est bonne : le maki végé en entrée était savoureux, ma copine, une vraie de vraie foodie, a opté pour la salade Westwood, excellente selon elle. Le chou-fleur rôti en accompagnement est succulent. Par contre, outre des salades, aucun plat principal végé ne figure sur le menu, ce qui est surprenant compte tenu des tendances actuelles (et je n’avais pas le goût de manger de la viande ce soir-là) donc déception de ce côté.

Ce qu’il ne faut pas oublier de cet endroit, c’est qu’il s’agit en fait d’un resto-bar. Je vous ai dit que nous étions un mercredi le soir de ma visite. Or, on a eu la vraiment très mauvaise idée de placer notre table entre deux groupes qui se connaissaient. Ce qui devait arriver, arriva : le party était pris entre les deux, les miss Instagram prenaient des photos, se levant sans arrêt en nous mettant pratiquement les fesses dans le nez en raison du peu d’espace entre les tables poussant des petits couinements, s’assoyant sur la sacoche ou le manteau de ma copine pour se prendre en photo avec des messieurs muscles tatoués et bronzés et pas si jeunes que ça. Ça criait, ça parlait fort, on ne s’entendait plus.

Le serveur s’est excusé à maintes reprises, la personne responsable de la salle est venue nous parler lors de notre départ pour s’excuser, mais bon, on aurait très bien pu nous placer ailleurs à l’arrivée, il y avait beaucoup de tables vides. Finalement, la soirée a été hyper désagréable.

La bouffe est bonne, mais si vous souhaitez une sortie au resto pour papoter, il y en a des plus tranquilles. Par contre, avant de sortir dans les bars, c’est un endroit excellent pour se mettre dans l’ambiance, si ce genre de foule vous plaît. Et ce n’est pas mon cas.

Westwood, 1950, rue Claude-Gagné, local 312, Laval

Meson (Montréal)

Voilà un resto montréalais comme je les aime. Nous y sommes arrivés un soir de trafic, de grands chantiers et de détours sans fin, et voyant notre niveau élevé de stress, on a tout fait pour nous détendre et tenter de nous faire passer une belle soirée.

Chez Meson, tout est convivial, goûteux, pas compliqué à l'image de la cuisine espagnole et les plats savourés ce soir-là étaient tous impeccables. La fraîcheur des aliments est au rendez-vous. Je garde un excellent souvenir des croquettes de jambon (serrano et béchamel) goûtées à Barcelone, et celles du Meson étaient à la hauteur de mes attentes. Il faut aussi commander des cocas, des petits pains plats, ils étaient succulents. Chéri parle encore du secreto ibérique grillé dégusté ce soir-là. Il s’agit d’une pièce de viande de porc située dans l’épaule et simplement grillée. Il vous la recommande chaudement.

Ce resto réalisera sans doute un tour de force : celui de me faire encore affronter l’horrible trafic montréalais un soir de semaine (c’est que nous sommes dans les Laurentides la fin de semaine !).

Meson : 345 rue Villeray, Montréal, Québec, 514 439-9089

L’Épicurieux (Val-David)

Ça faisait un bout de temps que je voulais m’y rendre, mais vous auriez dû voir l’état de la route pour aller à Val-David l’hiver dernier ! Entre gouffres et cratères, il fallait se frayer un chemin jusqu’au village et franchement, s’y rendre en soirée relevait de la pure folie.

Donc nous avons attendu les réparations estivales, pour enfin visiter ce restaurant qui a tout de même amélioré grandement l’offre culinaire pour les gourmands et les gourmandes des Laurentides.

Dans une ambiance bon-enfant où un complet veston-cravate n’a pas sa place (on est dans le Nord après tout), on nous sert une cuisine évolutive et imaginative mettant en vedette les produits locaux. Le menu évolue donc selon les saisons et il faut choisir quelques petits plats à partager. Comme nous y sommes allés l’été dernier, le menu n’est plus le même, mais les mets sauront vous surprendre, car la créativité est vraiment au rendez-vous dans ce resto. Comme les légumes y sont très utilisés et avec savoir-faire, on a su charmer mes papilles, c’est le cas de le dire !

Je vais certainement y retourner.

Épicurieux : 2270 rue de l'Église, Val-David, 819 320-0080