Vous avez peut-être remarqué l’absence de nouvelles recettes sur le blogue depuis quelque temps, c’est que pour créer (même des recettes), il faut être dans un certain état d’esprit, et mon esprit à moi, il était ailleurs, préoccupé. Une de mes proches s’est envolée un peu plus tôt. Le vide sera là, important. Ce sourire resplendissant nous manquera à jamais.

Quand on a vingt ans, on regarde les cinquantenaires et on se dit que c’est vieux. Mais cinquante et des poussières, c’est jeune pour partir, et il y a un sentiment que tout n’a pas été fait, et tout n’a pas été dit. Naît de cela une urgence, parce que celle qui a pris son envol s’est non seulement battue avec acharnement, mais elle a aussi transmis à ceux qui restent cette soif de vivre à plein qu’elle avait. D’où la « bucket list ».

« Bucket list » se traduit en français par liste de cœur, ce qui ne rend pas très bien le sens selon moi, mais je ne trouve pas mieux. C’est une liste de choses que l’on souhaite accomplir, nos rêves quoi. Elles peuvent être folles ou pas, chères ou non, à faire seul, avec l’être cher, en famille, à vous de décider.

C’est pendant un souper en tête-à-tête que chéri et moi avons travaillé sur notre liste. Et ce qui m’avait poussée à partir le bal était la lecture d’un article à propos de cette femme qui avait retrouvé la liste de son père qui, fauché par un chauffard, n’avait pas pu se rendre au bout des choses qu’il voulait faire. Sa fille s’était donc donné comme mission de la reprendre et de réaliser, l’un après l’autre, les souhaits de son père. Pas beau ça ?

Je considère qu’il s’agit d’un document évolutif, des choses peuvent s’ajouter, d’autres s’enlever au fil du temps. Mais j’ai décidé de vous partager la nôtre parce que si je l’écris ici, on ne l’oubliera pas et je me sentirai peut-être obligée de tout faire ! C’est parti mon kiki.

Un « road trip » d’un bout à l’autre du Canada. C’est la première chose qui est sortie de notre remue-méninges. Pourquoi ? Parce que l’on part toujours à l’étranger en vacances et que c’est magnifique ici. Je connais bien les provinces de l’Atlantique, Toronto, mais le reste, pas trop. Et un « road trip » c’est la liberté absolue.

Un voyage avec chacune de nos petites-filles (une à la fois) quand elles seront ados ou presque, et les autres petits-enfants qu’un jour on aura. Passer du temps à les écouter, à transmettre la passion de découvrir d’autres cultures, à rire et à faire les fous ensemble. Parce que ce sera des moments précieux et que le tourbillon de la vie les fera devenir des adultes trop vite. Et que l’on a bien le droit d’être des grands-parents un peu dingues dans la vie.

Chéri veut aller skier dans les Rocheuses avec fiston, le ski, très peu pour moi. J’ai donc négocié des vacances de quelques jours dans un spa avec notre fille en plus d’une sacoche chère. Je suis une bonne négociatrice.

Faire quelque chose pour faire du bien. On essaie d’être de bonnes personnes lui et moi, mais on pourrait donner de notre temps. Faire du bénévolat ensemble, par exemple. On a travaillé comme des fous toute notre vie. Mais au cours des prochaines années, nous ralentirons doucement (pas tout de suite), et donner parce que l’on a eu beaucoup est pour moi un devoir, et aussi un bonheur, avec sa place sur notre « bucket list ».

Apprendre l’italien, mais pas n’importe où, en Italie bien sûr ! Parce que j’adore l’Italie, les Italiens, et un coup rendu, chéri et moi aimerions nous inscrire à des cours de cuisine.

Ça c’est juste moi : tenir un koala dans mes bras. Je ne connais rien des koalas, ce sont peut-être des animaux agressifs, mais j’en doute, et ils sont si mignonnnnnns ! Et pour ça, pas besoin d’aller en Australie, le zoo de Granby ferait l’affaire. Je veux juste tenir un koala dans mes bras.

Aller à la Fête de la truffe dans le Périgord. On aime ça comme ça nous la truffe, assez pour faire un voyage axé sur ce précieux champignon. Vous trouvez ça con ? Bah ! Il y en a qui font des voyages pour aller visiter des vignobles, d’autres, d’escalade, nous, on aime la truffe. Faut pas juger.

On va rester sur la bouffe, c’est le blogue d’une foodie après tout. S’offrir un repas dans les cinq restaurants les plus réputés au monde. Il y a quelques années, alors en voyage à Barcelone, on s’est offert un repas mémorable chez 41 Grados des frères Adrià, les anciens proprios du El Bulli. On en parle encore. C’était une expérience extraordinaire. À revivre, ailleurs.

J’en ajoute une, pas encore discutée avec chéri. J’adore la musique, et mes goûts sont assez éclectiques. Sur ma piste de jogging (avez-vous remarqué qu’un marathon ne fait pas partie de ma liste 😊 ?), il y a les dernières chansons de Måneskin, Charlotte Cardin (belle et fine en plus), mais aussi des vieilles « tounes » de New Order, Cranberries, Smashing Pumpkins, Cold Play, etc. Mais j’aime aussi beaucoup l’opéra, en particulier La Traviata. Il y a un ancien théâtre (aréna) romain à Vérone en Italie où des opéras sont encore joués. J’adorerais aller entendre et voir La Traviata à Vérone. Et un coup parti, pourquoi pas, on fera le tour des vignobles dans le coin, parce que l’Amarone est notre vin préféré.

Mon chum veut s’acheter une voiture qui le fait vraiment triper. Holà ! On n’est pas à pied, mais justement, je l’ai mis à terre ce pied lors de l’achat de notre dernière voiture (on en a qu’une), exigeant une électrique qui ne l’enchante pas trop encore à ce jour, elle est verte à part ça (la couleur, autre chose qu’il n’aime pas trop). Donc, il ne veut plus que je me mêle de notre prochain achat, mon seul critère est de rester dans l’électrique. Ha ! Oui, s’il s’achète, comme il dit, une voiture que le fait triper, moi j’ai le droit à une autre sacoche. S’il continue comme ça, je vais en faire une collection, toutes mes petites-filles pourront se promener avec des bourses « vintage » un jour. Tant mieux pour elles.

Cette liste changera sûrement, pas grave. Ce sont des rêves, et à regarder tout ce que l’on veut faire, peut-être devrons nous travailler plus longtemps ! Avez-vous une « bucket list » ? C’est un excellent moyen pour se donner des buts, mais aussi de penser à célébrer la vie. Parce qu’elle est belle et précieuse cette vie.

Anick